Le 12 août dernier, j’étais l’invité de la chaîne d’information Now.asharq de Dubaï afin d’évoquer l’engouement soudain de la Chine pour le pétrole américain. Au-delà de ça, il a été question d’évoquer cette source d’énergie qui a de plus en plus la côte depuis l’embargo du continent européen sur le gaz russe.

*** Voir la vidéo ***

Pour cette émission j’étais en compagnie du Dr. Amer Al-Shobaki, Chercheur spécialisé dans les affaires pétrolières et énergétiques.

Tout d’abord, j’ai rappelé que depuis deux mois, on assiste à une chute du prix du baril de Brent (environ -20 %) simplement à cause d’une crainte de récession (baisse de la demande en Chine à cause de la politique zéro Covid.)

Néanmoins dans les prochaines semaines on va assister à une inversion de cette tendance. Le pétrole vient en effet à remplacer le gaz naturel pour fournir de l’électricité.

Ainsi, les pays européens vont se tourner vers le pétrole au lieu du gaz pour garder la lumière allumée.

Selon l’Agence International de l’Énergie, l’augmentation de la demande pétrolière devrait être en moyenne de 380.000 barils par jour d’ici la fin de l’année portant ainsi la progression de la consommation à 2,1 millions de barils par jour (mb/j) sur l’ensemble de 2022.

La demande mondiale devrait ainsi atteindre 99,7 mb/j en moyenne cette année puis 101,8 mb/j en 2023, surpassant alors ses niveaux d’avant la pandémie de Covid.

J’en ai profité pour rappelé que l’Arabie saoudite a exporté 7,5 millions de barils / jours (plus haut niveau depuis avril 2020) soit 1,65 millions de barils par jour pour la Chine uniquement.

La Chine s’oriente en ce moment vers le marché américain du pétrole car celui-ci baisse assez fortement ses prix, et qu’il faudra bien des réserves importantes pour cet hiver. La Chine connait en effet des périodes pendant lesquelles certains foyers sont privés d’électricité faute de production suffisante.

Autre phénomène inquiétant, la canicule en Europe affaiblie la production d’électricité (barrage hydraulique, centrale nucléaire, énergies renouvelables) donc certains pays se détourne vers le pétrole.

Goldman Sachs va même plus loin, en anticipant que le prix du pétrole va complètement inverser la vapeur, pour reprendre plus de 30% d’ici fin décembre, avec un baril de référence Brent attendu à 130 dollars à cet horizon.

En 2023 demande particulièrement forte en Chine et en Inde, où l’augmentation sera de 4,8% et 4,6%. L’ensemble, ces deux nations consommeront 20 % de la demande totale, soit autant que les États-Unis.

Leave a Comment