Dimanche 24 juillet 2022, j’étais l’invité de la chaîne d’information Now.Asharq de Dubaï afin d’évoquer la rupture temporaire d’approvisionnement en gaz de l’Espagne par l’Algérie, faisant suite à un incident survenu dans la journée.
Au-delà de ce sujet, il a été question d’évoquer la situation du continent européen en matière de besoin et de consommation énergétique.
J’ai tout d’abord rappelé les besoin de l’Espagne : 30 % de la production d’électricité est assurée par le gaz (soit 700 m3 par habitant et par an).
L’Espagne, le Portugal et la Grèce ont voté contre le plan de sobriété européen prévoyant une baisse de 15 % de la consommation européenne. La ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera estimant « ne pouvoir assumer un tel sacrifice » mais assurant pourtant la solidarité européenne.
L’incidence évoquée en introduction, arrive à un moment où une crise diplomatique sérieuse entache depuis mars 2022 les relations entre l’Algérie et l’Espagne.
En effet, les relations entre les deux pays se sont subitement dégradées à la suite de la volte-face du gouvernement de Pedro Sánchez dans le dossier du Sahara occidental (l’Espagne a annoncé, vendredi 18 mars 2022, son « soutien » au plan d’autonomie prôné par le Maroc au Sahara occidental).
L’Algérie a vivement réagi en rappelant son ambassadeur à Madrid et surtout en gelant le traité d’amitié la liant à l’Espagne depuis 20 ans.
En ce qui concerne le continent européen, :
Diversifier les fournisseurs de gaz ne suffira pas à répondre aux besoins estime l’Agence Internationale de l’énergie.
De plus, l’offre de la Norvège et de l’Azerbaïdjan afflue à capacité maximale.
L’Union Européenne veut « doubler » ses importations de gaz d’Azerbaïdjan pour s’affranchir des Russes. Pour mémoire, l’an dernier, l’Azerbaïdjan a fourni quelque 8 milliards de mètres cubes de gaz naturel à l’Europe via des pipelines passant par la Géorgie et la Turquie.
Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit que des pays comme la Hongrie, République slovaque, République tchèque puissent atteindre une pénurie allant jusqu’à 40 % de la consommation de gaz.
Quant à la hausse de la facture d’électricité, elle se situerait à +8 % en 2023 (soit environ 150 € pour les ménages sur un an). J’ai également rappelé que le prix du gaz était en début du mois établi à 170 € par Mwh, soit +500 % comparé à juillet 2021).
L’Europe est donc en train de remplir ses stocks à 90 % soit 12 milliards de m3 de gaz supplémentaires.
Quant aux solutions alternatives proposées, elles vont à l’encontre de la défense de l’environnement puisqu’elles incitent à privilégier d’autres sources d’électricité comme le charbon ou le pétrole.
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