L’essor du véhicule électrique entraine avec lui une production frénétique de batteries lui permettant ainsi de fonctionner.

Ce mode de déplacement est devenu l’élément indispensable de l’écologiste moderne, vantant les mérites de protection de l’environnement faisant face aux criminels conducteurs de véhicules thermiques.

Selon le rapport établi par l’AVICENNE[1], 66 % des batteries au lithium-ion fabriquées en 2018, étaient destinées aux véhicules électriques. A ce rythme, l’agence internationale de l’énergie estime elle, que dans les dix prochaines années, le besoin en batteries va être multiplié par 17[2] !

La question du procédé de fabrication de ces éléments permettant à nos véhicules électriques de rouler se pose donc, tout comme son recyclage afin d’avoir une réelle idée sur l’impact écologique de ces batteries.

De plus, il est assez difficile de connaître leur composition réelle puisqu’elles évoluent régulièrement. Les principaux composés sont le lithium évidemment mais également le cobalt, le nickel, le manganèse et le graphite. Autant vous dire tout de suite que ces matériaux présentent des risques pour l’environnement mais également pour l’homme notamment pour les travailleurs de certains pays[3].

Quant au recyclage, qu’il soit effectué par pyrométallurgie ou bien par hydrométallurgie, cela engendre donc une production de CO2 puisque pour récupérer les éléments qu’elles contiennent, les batteries doivent être broyées pour obtenir des poudres.

De plus, et c’est certainement l’élément le plus problématique – que nous rencontrons d’ailleurs également avec les éoliennes – est le fait qu’il n’existe pas encore une réelle filière industrielle de recyclage, puisque le déploiement massif des voitures électriques est relativement récent, et donc leurs batteries ne sont pas encore en fin de vie[4].

D’ailleurs en parlant de « fin de vie » de ces batteries, il est intéressant de rappeler qu’elles sont considérées comme inaptes au service lorsqu’elles ont perdu 20 à 30 % seulement de leur capacité.

Étudier nos modes de déplacement actuels et tendre vers des véhicules moins polluants est certes l’objectif à atteindre, mais se jeter à corps perdus dans un système que nous ne maîtrisons pas totalement et dont les impacts n’ont pas été réellement anticipés s’analysent à de la précipitation.

Pourquoi ne pas réussir à construire des véhicules thermiques qui consommeraient beaucoup moins de carburant qu’aujourd’hui ? Dont les pièces seraient plus résistantes ? Qui recracheraient toujours moins de CO2 ? A moins que la gourmandise économique soit passée par là…

Il ne faudrait pas oublier aussi, que le développement exponentiel du véhicule électrique engendrera donc un besoin électrique colossal, qui ne pourra être assouvi que par l’énergie la plus décarbonée que nous possédons : le nucléaire, dont nos politiques actuels souhaitent voir disparaître. Quelle ironie…

L’étude à mener serait-elle la suivante :

« Il ne faut cependant pas tout attendre d’une potentielle technologie miraculeuse de batterie propre, performante et pas chère –qui relève probablement de la chimère. Il est important de freiner la course à l’augmentation des tailles des batteries de véhicules électriques –et donc limiter la puissance, la masse et l’autonomie des véhicules eux-mêmes.

Cela demande de repenser l’organisation de notre mobilité –sortir du «tout voiture»– plutôt que de chercher à remplacer une technologie (le moteur thermique) par une autre (le moteur électrique). »4

 

[1] http://www.avicenne.com/reports_energy.php

[2] https://www.iea.org/reports/global-ev-outlook-2020

[3] https://www.eea.europa.eu/publications/electric-vehicles-from-life-cycle

[4] https://www.transitionsenergies.com

© Image par Mikes-Photography de Pixabay

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