Le 27/04/2022 j’étais l’invité de la chaîne d’information Now.Asharq de Dubaï pour évoquer la décision prise par GAZPROM de couper l’approvisionnement en gaz à destination de la Bulgarie et de la Pologne.

*** Voir la vidéo ***

*** Voir l’émission complète (intervention à compter de la 26:32 minutes ***

En introduction, j’ai rappelé que Gazprom fournit 40 % du Gaz européen, et j’ai notamment précisé les éléments suivants :

  • La Bulgarie importe 77 % du gaz en provenance de la Russie (9 milliards de m3 / an) – soit 45 % de ses besoins,
  • La Pologne importe 40 % du gaz en provenance de la Russie (10 milliards m3 / an).

En comparaison la Macédoine du Nord est totalement dépendante puisqu’elle importe 100 % de son gaz à la Russie, la Finlande n’est pas en reste puisqu’elle importe à hauteur de 94 % de son gaz en provenance de la Russie, et plus proche de nous, l’Allemagne est à 49 %, en conséquence de sa stratégie baptisée « Energiewende » visant à écarter l’atome au profit des éoliennes intermittentes.

Les conséquences de cette rupture d’approvisionnement décidée par le Kremlin –  puisque ces nations (comme d’autres d’ailleurs) n’ont pas répondu favorablement à l’obligation unilatérale qui a été décidée par la Russie de payer les factures en roubles via une banque sur le territoire communiste – sont en réalité moins importantes que l’on pourrait le croire.

En effet, La situation n’affecte pas les approvisionnements courants des clients qui reçoivent le carburant conformément à la demande.

La Pologne par exemple à déjà entamé une diversification des sources d’énergies qui lui permet d’assurer une certaine sécurité énergétique. De plus, le nouveau gazoduc la reliant à la Grèce dès l’automne prochain confirmera l’information selon laquelle ce pays n’aura plus besoin de gaz russe à l’avenir.

En complément, ces nations disposent de réserves de gaz suffisante pour résister à l’interruption de la livraison en gaz russe (les stocks sont pleins à 76 %).

La présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen a affirmé « Nous nous sommes préparés à ce scénario et disposons de livraisons alternatives tout en se dirigeant vers un meilleur niveau de stockage européen ».

La Bulgarie et la Pologne sont également approvisionnés par les voisins européens.

A la question qui m’a été posée de savoir si le Kremlin était dans la légalité en voulant imposer un paiement en roubles, j’ai répondu par la négative dans la mesure où les contrats actuellement en vigueurs disposent d’un règlement en monnaies euros ou dollars. Ainsi, la décision russe est parfaitement illégale d’autant plus que la Bulgarie et la Pologne sont à jour de paiements.

Vers quelles alternatives se tourner ?

Plusieurs choix sont ouverts au continent européen qui peut s’orienter vers les pays suivants afin de satisfaire ses besoins en gaz :

  • La Norvège qui assure aujourd’hui 20 % des besoins européen,
  • L’Algérie (12 % des besoins européen),
  • Le Qatar (5 % des besoins européen).

Sans oublier que les États-Unis trouveront un bénéfice à cette crise, via l’acheminement de gaz naturel liquéfié (GNL). Cependant les plateformes européennes à l’exception peut être de l’Espagne ne sont pas véritablement adaptées aux besoins. De plus, l’environnement en prendrait un coup dans l’aile.

D’ailleurs il est important de rappeler que le perdant majoritaire de cette crise reste sans doute l’écologie puisque des réouvertures de centrales à charbon alors fermées sont en train de rouvrir dans toute l’Europe.

Leave a Comment