Mardi 15 novembre 2022 j’étais l’invité de la chaîne d’information Now.Asharq en direct de dubaï pour évoquer les poursuites des sanctions européennes à l’égard de la Russie, et plus particulièrement sur un plafonnement prochain des prix du pétrole.

Pour cette émission, j’étais en compagnie de M. Ali Nehme, expert dans les affaires pétrolières et énergétiques

 

*** Voir la vidéo ***

 

J’ai tout d’abord rappelé que les importations de pétrole russe dans l’Union européenne ont chuté à 1,4 million de barils par jour en octobre.

D’un autre coté, L’UE a compensé la baisse des importations de brut russe en augmentant ses approvisionnements en provenance du Moyen-Orient, d’Afrique de l’Ouest, de Norvège, du Brésil et de Guyane.

Les États-Unis et le Kazakhstan pourraient contribuer à remplacer en partie les quelque 1,1 million de barils par jour de pétrole russe qui seront perdus après le 5 décembre. La Norvège prévoit également d’augmenter la production du plus grand champ pétrolier d’Europe occidentale.

Il faut cependant rappeler qu’une partie du pétrole russe continuera de circuler dans l’UE via des oléoducs, car l’interdiction exclut certaines raffineries enclavées d’Europe de l’Est.

Le rapport mensuel de l’agence international de l’énergie concernant le pétrole souligne que:

« La faiblesse persistante de l’économie chinoise, la crise énergétique en Europe, un dollar fort, tout cela pèse lourdement sur la consommation ».

Depuis le 27 septembre, le prix du baril de Brent a augmenté de plus de 22% pour évoluer au-dessus de 97 dollars ces derniers jours. Sur un an, il est en hausse de 15%. Augmentation des tarifs en 2023.

Sur le plafonnement des prix dont la date butoir est fixée au 05/12/2022 et soutenu par États-Unis, Japon, Grande-Bretagne, Canada et Union européenne, il interdira aux compagnies de transport maritime et d’assurance de fournir des services aux navires-citernes transportant du brut russe, à moins que le pétrole ne soit vendu à un prix déterminé ou en dessous de celui-ci.

Le prix maximum, qui doit encore être fixé par le G7, doit se situer juste au-dessus des coûts de production russes afin de limiter les revenus que Moscou tire des ventes de pétrole et de réduire sa capacité à financer son invasion de l’Ukraine.

Cependant beaucoup d’incertitudes demeurent, fragilisant les marchés. L’Offre répondra-t-elle à la demande européenne dans les prochains moins, c’est une question qui inquiète beaucoup aujourd’hui.

La Chine et l’Inde sont considérées comme deux acteurs clés, compte tenu de leur pouvoir d’achat et du fait qu’elles achètent depuis longtemps du pétrole à la Russie.

Par ailleurs, Moscou a promis de ne pas vendre de pétrole aux pays qui appliquent le plafond.

***

L’AIE souligne en particulier les tensions sur le marché du diesel, où les prix atteignent des sommets.

L’embargo sur le pétrole de Russie, qui fournit une grande part du gazole, devrait ajouter à la pression.

La demande est particulièrement forte car le gazole remplace pour certains usages le gaz devenu hors de prix (+16% environ)

« La compétition pour les barils de diesel non-russes sera féroce, les pays européens devant soumissionner pour des chargements venus des Etats-Unis, du Moyen-Orient ou d’Inde, loin de leurs fournisseurs habituels »

***

J’ai rappelé également que le développement des énergies renouvelables (nucléaire, éolien, photovoltaïque) permettrait – notamment pour le chauffage – de remplacer le gaz et le fioul domestique.

***

la Russie devient le premier fournisseur de pétrole de l’Inde alors qu’il était quasiment inexistant avant mars de cette année. représentait 22% des importations totales de brut de l’Inde soit  935.556 barils par jour

Pour mémoire, l’Inde, la Chine et la Turquie ont plus que compensé la baisse de la demande européenne en brut russe, en augmentant leurs achats d’environ 1,2 million de de barils par jour.

***

L’Irak souhaite une révision du quota de production qui lui est alloué par le groupe de producteurs de pétrole OPEP.

Leave a Comment