




Le 2 juin 2023, j’étais l’invité de la chaîne d’information Now.Asharq en direct de Dubäi, aux cotés du docteur Furat Al-Mousawi, spécialiste de l’énergie, afin d’évoquer l’accroissement des investissement en énergies renouvelables dans le monde, notamment en Irak avec la signature d’un contrat avec TotalEnergies de l’ordre de 10 milliards d’euros
Ce contrat de 10 milliards de dollars signé en 2021 a pour objectif notamment de récupérer le gaz sur trois champs pétroliers afin d’alimenter en gaz des centrales électriques, construire une usine de traitement d’eau de mer en vue de maintenir la pression de champs pétroliers et d’augmenter la production régionale.
En outre, TotalEnergies développera une centrale solaire géante de 1 GW destinée à alimenter le réseau électrique de la région de Bassorah.
Le projet a pour objectif de mettre en valeur des ressources naturelles de l’Irak afin d’améliorer l’approvisionnement en électricité du pays.
le gouvernement irakien et TotalEnergies ont confirmé l’ensemble des termes » du contrat signé en 2021 et « défini conjointement les conditions et les assurances mutuelles nécessaires pour avancer sur ce projet.
Le consortium sera ainsi composé de TotalEnergies (45%), Basrah Oil Company (30%) et QatarEnergy (25%).
J’ai également rappelé pourquoi la plupart des nations s’orientaient vers les énergies renouvelables : Cela est lié à la volonté de décarbonation de certains gouvernements, à la prise de conscience depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie de la nécessité d’assurer la sécurité des approvisionnements énergétiques et surtout à des questions de coûts puisque les renouvelables sont devenus aujourd’hui très compétitifs pour produire de l’électricité avec le gaz et le charbon, en dépit de leur intermittence pour l’éolien et le solaire.
En effet, les renouvelables et notamment le solaire sont aujourd’hui moins coûteux que les fossiles. Le solaire photovoltaïque reviendrait ainsi en moyenne à 60 dollars par MWh et le gaz naturel à 80 dollars par MWh.
l’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que nous sommes arrivés à un tournant majeur. La quantité d’investissements dans le solaire devrait ainsi cette année et pour la première fois être supérieure à celle consacrée à la production de pétrole. Les investissements directs dans l’énergie solaire devraient être en 2023 de plus d’un milliard de dollars par jour soit 382 milliards contre 372 milliards dans le pétrole. Pour l’ensemble des technologies bas carbone comme les renouvelables, les véhicules électriques et le stockage de l’électricité, la somme des investissements devrait atteindre 1.700 milliards de dollars en 2023. L’ensemble des investissements réalisés dans l’énergie devrait représenter, toujours cette année, 2.800 milliards de dollars dont environ 950 milliards de dollars pour les fossiles pétrole, charbon et surtout le gaz.
Le monde veut atteindre l’objectif de zéro émissions nettes de carbone en 2050.
Depuis la crise énergétique qui a commencé il y a deux ans, de nombreux gouvernements dans le monde ont accéléré les investissements dans les renouvelables y voyant un moyen à la fois de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’accroître leur sécurité d’approvisionnement énergétique. Mais aussi, plusieurs pays qui produisent de grandes quantités d’énergies fossiles comme l’Arabie Saoudite, les Emirats, le Qatar ou le Koweït investissent fortement dans les renouvelables pour diversifier leurs économies.
Cependant, le gaz naturel pourrait toutefois inverser cette tendance étant donné que son prix a baissé de façon spectaculaire au cours des deux derniers mois. Après avoir atteint des sommets historiques après l’invasion de l’Ukraine en dépassant les 340 euros le MWh en août 2022 sur le marché européen, les cours du gaz ont baissé de plus de 90% du fait à la fois d’une faiblesse de la demande industrielle et des particuliers et de stocks restés importants. Ils sont tombés à moins de 25 euros le MWh et pourraient selon certains analystes descendre
encore plus bas. En revanche, les prix du pétrole et du charbon restent eux toujours supérieurs à leur moyenne des cinq dernières années.
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